Le Niger a déclaré que les États-Unis soumettront prochainement une proposition visant à « désengager » leurs soldats du pays, après que le gouvernement a annoncé son retrait d'un accord de coopération de 2012 avec Washington.
Le ministre nigérien de l'Intérieur, le général Mohamed Toumba, a rencontré, le mercredi 27 mars, l'ambassadrice américaine Kathleen FitzGibbon pour discuter de la question, a indiqué son ministère à Niamey.
FitzGibbon a déclaré au ministre que Washington avait « pris note de la décision » du Niger de se retirer de l'accord militaire et qu'il « reviendrait avec un plan » sur les « méthodes de désengagement » des plus de 1 000 soldats américains basés au Niger sous prétexte de lutter contre les groupes terroristes.
À Washington, le porte-parole du département d'État, Matthew Miller, a refusé de commenter les affirmations du ministère nigérien de l'Intérieur et déclaré que le statut des troupes américaines restait « globalement » le même pour l'instant.
« Les États-Unis ont été en contact avec les autorités de transition pour obtenir des éclaircissements sur les déclarations concernant les troupes, a déclaré Miller aux journalistes. Nous avons eu ces conversations, mais je ne pense pas qu'il serait productif pour moi de les lire », a-t-il dit.
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L'annonce par Niamey de sa rupture avec les États-Unis est intervenue samedi après une visite de trois jours d'une haute délégation américaine destinée à reprendre contact avec la junte.
Mi-mars, le Niger avait affirmé que l'accord de coopération de 2012 a été « imposé unilatéralement » par Washington.
Les troupes américaines sont stationnées dans une base de drones dans le désert, d'une valeur de 100 milliards de dollars, pour lutter contre les violences terroristes qui sévissent dans une grande partie de l'Afrique de l'Ouest.
Après que le général Abdourahamane Tiani a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en juillet, le gouvernement a évincé les troupes de l’ancienne puissance coloniale française et recherché des partenariats militaires et politiques plus approfondis avec la Russie.
Les voisins du Mali et du Burkina Faso ont pris des mesures similaires et ont rejoint un pacte de défense commun avec le Niger, quittant ainsi le bloc ouest-africain plus large de la CEDEAO.
Tiani s'est entretenu mardi par téléphone avec le président russe Vladimir Poutine pour discuter du « renforcement » de leurs accords de sécurité après que Moscou a annoncé mi-janvier son intention d'« intensifier » la coopération militaire.
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Une délégation russe s'est également rendue au Niger en décembre dernier.